Je suis une zone protégée du lâcher-prise.

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L’alcôve secrète et serrée que forment

mes murs est un abri pour les pulsations,

les sursauts, les jaillissements qui ne trouvent

pas d’autres arènes pour sourdre sans retenue.

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Carrefour dissimulé de nos réalités multiples,
aux reflets de dehors et aux failles de lumières,

percées stroboscopiques.

Mon bouillon d’âmes est un laboratoire

des folies éphémères et espoirs de demain,

le croisement que je suis est celui de
l'hétérogénéité heureuse et des

altérités fécondes.

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J’invite toute personne qui franchit mon seuil

à déverrouiller les attentes préconçues au profit

de la curiosité et de l’accueil.

Nous convions des artistes, dont nous
estimons l’esprit et le travail, à s’emparer de
notre vaisseau collectif comme les tisseran.nes
de notre temps.

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C’est avec une pleine confiance que je leur
délègue cette place pour nous guider dans des
mondes qui leur sont chers et en dévoiler

la richesse. Des propositions qui ont pour but

de nous saisir, nous surprendre, nous élever,

nous mouvoir, nous émouvoir.

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Ainsi, j’invite les danseur.euses à ne pas être à
l’affût de ce qui est déjà connu et familier, et à
rester attentif.ves, curieux.ses, ouvert.es face
à celleux qui façonnent nos espaces-temps

artistiques et festifs.

Cette porosité est un flux à deux sens.
Ma curiosité et mon attrait pour vous sont
constants, et mon essence s’élabore au fur
et mesure que vos voix et vos pas laissent
leurs empreintes en moi. Vous l’incarnez, je suis
fluide et perméable. J’affirme mon coeur mais
les réalités qui vous pénètrent traversent mes

tempes. Je deviens miroir et gardien de nos es
poirs collectifs, qui au grès des moments partagés

s’affinent et s’affirment.

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Ma matière première est l’onde qui nous
traverse, vectrice de ses sinusoïdales.
Le son, la musique est le matériau principal et
central de mon édifice, la pierre angulaire de
nos rencontres, sans laquelle rien n’a de sens,
et le monde reste inchangé. Pour la révéler et
nous permettre de se fondre en elle comme

elle se fond en nous, je l’ai confiée à un alchimiste,

un architecte de l’air où elle déplace, notre

résident Combe, artisan de Combeuil Audio.
Un artiste et concepteur sonore de nos
espaces, père fondateur de notre bain
amniotique sonore, qui a muni mon antre
d’émetteurs à la hauteur des ambitions que

nous avons osé formuler.

Ainsi ciselée, la musique retrouve chez moi

la caisse de résonance qu’elle mérite pour
envelopper nos corps et nous permettre de

naviguer en elle comme dans la

matrice
première.

Pour qu’opère la magie, je nous rends aveugles
volontaires, magnifie l’obscurité dans toute
sa matière, et ne donne voix qu’aux lumières

choisies. Le noir fait, il devient liant intangible

entre nos véhicules. Exit aussi les yeux

de verre et de polymères, pas de pupilles
synthétiques pour créer des brèches vers

l’extérieur et archiver ce qui doit seule-
ment être vécu. Il n’y aura de mémoires

qu’invisibles. Soustraites aux regards, nos libertés

redeviennent souveraines.

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Chairs ouvertes en grand
Aux ondulations pulsatoires.

Jamais simples
Véhicules d’eau, de sang,
Nos médiums vibratoires

Sont désirs
Tout puissants.
Péril sur le rasoir

De la danse - béance du temps

Palais des miroirs,

Nos coeurs métronomes en rang,

J’apprends à voir dans le noir.

Mon squelette de béton et mes cavités
chaudes sont le théâtre de vos motions, de
vos élans chorégraphiés, de vos danses de
possédé.es, ces expressions de vos psychés
mélangées, à l’échelle de goutte d’eau, qui mit
bout à bout dans l’encadrure de mes bras,

deviennent océan.

NOUS SOMMES UNIQUES EN CELA que...
Nous battons la mesure de nos pieds de
fourmis, et contractons tous nos canaux pour
former la tresse du lien commun, ombilicale et

serrée, pourtant si légère.

En ces élans solitaires finalement rassemblés,
en mon coeur ou ailleurs, nous partageons la

merveilleuse tentative de produire

le geste dansé.

Et quel autre ailleurs permet la liberté d’incarner

cet espoir, l’écho choral que nos corps

font fleurir à chacune de nos assemblée ?

La grace éphémère et toujours renouvellée, de
la création pure, improvisée, qui tend à produire
dans nos temps suspendus un peu de ce qui

constitue ce qui peut nous sauver.

Cet espoir,
c’est la danse

Et celui de la beauté.

L’atome devient l’ensemble, l’ensemble est
somme de nos atomes, et les décharges
électriques de nos extrémités forment le

ballet nucléaire de notre tout.

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Je crois au dialogue car il me constitue

et me nourrit.

L’espace entre mes remparts est empli d’une
intention que vous pouvez lire et sentir à tout

moment.

Vous passez ma porte et devenez instantanément

acteur.ice du milieu que nous formons.

Vous intégrer le biotope commun et

devenez les cellules d’un tout, dont la vitalité
et la santé dépendent du respect que
chacune d’entre elle entretient avec

les autres cellules.

Notre espace-temps se renouvelle chaque

jour, chaque nuit que nous nous donnons rendez-

vous. Sa qualité découle d’une philosophie

partagée du bien vivre ensemble et s’éprouve

à chaque nouvelle rencontre.

Notre accueil se doit d’être à la hauteur de
votre volonté d’incarner la valeur cardinale de
respect, de toustes en tout temps, et votre
application à incarner ses préceptes doit être

à la hauteur de cet accueil.

Pour ce faire, chacune des entités qui animent
notre espace-temps doit s’interroger sur sa

place en son sein et se rappeler ce qu’iel incarne

au milieu des personnes qui l’entourent.

Conscientiser les spécificités de chacun.e
et se rappeler des violences systémiques à

l’adresse des populations minorisées et discriminées,

et le premier garde fou pour ne pas

reproduire ces violences.

Embrasser les articulations entre chaque
instance, organisateur.ices / artistes / danseur.
euses, et saisir les responsabilités de chacune,
pour qu’advienne notre triangulaire amoureuse

et vertueuse.

Je dois pourvoir au confort de mes hôtes, et
contribuer à ce que les artistes qui oeuvrent
en mon sein puissent se produire et subsister
dans les meilleures conditions possibles.

Il en va de même de ces dernièr.es.

Leur compréhension de mes réalités leur permettent

de saisir ce que nous sommes en mesure de
nous offrir réciproquement. Et c’est en restant
près de nos valeurs et notre ancrage commun
dans le terreau de nos vérités festives, qu’iels

rendent possible le lien entre nous.

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